Biographie
Né à Beaune en 1908, Daniel Gloria s’intéresse très tôt à la peinture et croque les paysages de sa région dans un style tout d’abord naturaliste. A la fin des années trente, il épouse Suzanne Cateland, fille de l’architecte et professeur à l’école des Beaux-arts de Lyon, Emmanuel Cateland. Ce dernier est l’auteur du premier immeuble d’habitation de Lyon entièrement construit en béton armé, érigé en 1910 et surnommé le « Gratte-Ciel lyonnais » du fait de ses sept étages. Vivant désormais dans un milieu plus avant-gardiste, son art s’émancipe progressivement d’une vision classique de la peinture au profit d’une interprétation plus personnelle de la réalité. En 1947, il connaît un véritable bouleversement artistique.
et arbitraires met fin au principe de la perspective classique et à la représentation traditionnelle du volume. Cette même année, il découvre l’œuvre d’Albert Gleizes dans une exposition qui lui est consacrée à Lyon. Cette découverte est fondamentale dans l’évolution de sa peinture car elle vient conforter Daniel Gloria dans la direction artistique qu’il vient d’amorcer. Quelques mois plus tard, opérant une véritable révolution plastique personnelle, il livre des tableaux abstraits. Dès 1950, il est considéré comme un disciple de Gleizes. En effet, il maîtrise pleinement les théories artistiques du maître ; tant et si bien qu’il parvient à offrir une œuvre personnelle, sans aucun asservissement d’imitation. En deux à trois années tout au plus, il introduit à l’ordre « gleizien » un rythme personnel.
A partir des années soixante, Daniel Gloria offre un nouveau souffle à ses théories plastiques grâce à la technique de la mosaïque. Cette production peut être considérée comme l’aboutissement de son œuvre car tout y est rassemblé : ses sujets, son écriture, son goût pour la nature – il aime être à son contact et elle est son sujet de prédilection tout au long de sa vie –, sa recherche du tableau-objet et enfin, son attrait pour le métier artisanal.
Par son interprétation moderne de cette technique, Daniel Gloria donne à ses œuvres un caractère sculptural. En ce sens, il s’inscrit en tant qu’artiste dans l’avant-garde.
Il rencontre Paul Régny et Andrée Le Coultre qui l’introduisent dans le groupe des artistes lyonnais orienté vers l’abstraction et guidé par Albert Gleizes. Il les rejoint alors aux conférences de l’Académie du Minotaure fondée par René-Maria Burlet. Daniel Gloria crée des œuvres plus synthétiques et audacieuses où la juxtaposition d’aplats de couleurs pures
Daniel Gloria décède le 22 octobre 1989 à Lyon. L’année suivante, une rétrospective au Salon Regain salue le talent artistique qui fut le sien tout au long de sa carrière.